exploration

Travaux antérieurs sur Haldimand

La découverte du gisement Haldimand remonte à 2005 alors que le puits Haldimand 1 révélait du pétrole de qualité supérieure. Son analyse a révélé un pétrole très léger, dont l’indice API est de 53°. Dans l’industrie, le pétrole est classé selon quatre catégories : léger (> 31,1° API), moyen (de 31,1° API à 22,3° API), lourd (22,3° API à 10° API) et extra lourd (moins de 10° API). À titre de comparaison, le pétrole que l’on retrouve dans les sables bitumineux de l’Alberta possède un indice de 8° API. Le pétrole de Haldimand se distingue donc par sa très grande légèreté et du fait qu’il nécessite que très peu de raffinage.

Après les forages Haldimand 1, de nombreux travaux ont été réalisés par les équipes technique de Pétrolia et Québénergie, tant sur le terrain qu’en laboratoire.
Sur le terrain, un levé sismique 3D, des levés géochimiques et magnétotelluriques, le forage du puits Haldimand 2 et des essais de production au puits Haldimand 1 ont été effectués.

La population de Gaspé a été témoin de ces travaux au cours des sept dernières années. On notera également la réalisation, par Sproule Associates, d’une évaluation indépendante des ressources initialement en place. Celles-ci ont été estimées à près de 70 millions de barils, dont un peu moins de 8 millions ont été identifiés comme possiblement récupérables. Des analyses des résultats de travaux de géophysique et de forage et des travaux de modélisation du réservoir figurent aussi parmi les activités qui ont été réalisés.

Au terme de ces activités, Pétrolia et son partenaire ont formulé l’hypothèse que le gisement pouvait être exploité de façon conventionnelle, grâce à la technique des forages horizontaux. C’est ce que le forage d’Haldimand 4 permettra de vérifier.

La réalisation du puits Haldimand 4 est une étape importante puisqu’elle se trouve à concrétiser des années de recherche, travaux et études. Il s’agit également du puits qui pourrait permettre aux partenaires de passer à l’étape de la production.

Le puits Haldimand 4 est prévu en janvier 2013, soit après les forages de Bourque 1 et 2. Le puits, situé dans la forêt et hors limites projetées de la ville de Gaspé, est tout de même à proximité du milieu habité (350 m). Pétrolia et Québénergie entendent consulter les autorités municipales et la population de manière à permettre l'intégration au milieu harmonieuse de cette nouvelle activité.

infrastructures

L’emplacement du puits Haldimand 4 a été choisi sur la base des informations recueillies par Pétrolia et son partenaire, Québénergie, au cours des dernières années. La localisation du site, la trajectoire presque horizontale d’une section du puits et son orientation ont été établies pour optimiser les chances de succès. Ce forage permettra de valider que le gisement Haldimand pourra être exploité de façon conventionnelle.

Comme c’était le cas des forages réalisés précédemment par Pétrolia sur la péninsule Haldimand, le forage sera implanté sur un terrain privé. Une entente a donc été conclue avec le propriétaire. Cette entente couvre la portion du lot où le site sera aménagé de même que l’utilisation du chemin menant au site. Le propriétaire du chemin qui donne l’accès au site où sera foré le puits Haldimand 4 a également signé une entente qui comporte de nombreuses clauses.

Le site, d’environ 90 par 120 mètres, sera déboisé, nivelé et compacté pour pouvoir recevoir l’ensemble des équipements nécessaires au forage (foreuses, roulottes, etc.). Ces équipements arriveront du site Bourque 2 via une quarantaine de camions, pendant trois jours, à raison de 15 camions par jour. Le transport et l’installation des équipements demanderont environ une semaine de travail, avant que les travaux de forage proprement dits ne débutent.

La carte illustre l’emplacement choisi pour l’implantation du puits Haldimand 4 et la trajectoire qu’il empruntera. On aperçoit également sur cette carte l’emplacement des deux puits déjà forés par Pétrolia, soit les puits Haldimand 1 et 2.


forage

La foreuse #501 de Precision Drilling Corporation de Calgary sera employée pour le projet. Celle-ci peut forer jusqu’à 3 800 mètres de profondeur. Actuellement, la foreuse est sur le site du forage de Bourque et quelques foreurs québécois y travaillent.

Puisqu’il faut la déplacer d’un site à l’autre, la foreuse est une machine entièrement démontable. Il est facile de la reconnaître à son mât (derrick). Il s’agit avant tout d’un appareil de levage qui doit supporter tout le poids des tiges de forage qui se vissent les unes aux autres. La foreuse donne un mouvement de rotation aux tiges, ce qui permet à la tête (trépan) de broyer le roc.

Le forage consiste à creuser puis coffrer successivement des trous aux diamètres de plus en plus petits, à des profondeurs de plus en plus grandes. Chacune des sections doit absolument être coffrée et cimentée avant que la section suivante ne soit forée.

Les coffrages sont composés de tuyaux d’environ un centimètre d’épaisseur et en acier dont la qualité rencontre des exigences strictes, qui sont ensuite cimentés sur toute leur longueur pour assurer l’étanchéité du puits et la conservation des fluides à l’extérieur du circuit. Le coffrage et la cimentation ont aussi pour rôle d’empêcher les liquides des différentes formations de se mélanger entre eux et de remonter à la surface.

La cimentation du coffrage constitue par conséquent une étape cruciale, à laquelle une grande attention est portée. Ce travail est confié à une entreprise spécialisée qui injecte du ciment liquide (sans agrégats, comme on en retrouve dans le béton) dans le puits, jusqu’à ce qu’il remonte à la surface par l’espace annulaire qui se situe entre le coffrage d’acier et la paroi rocheuse. Une fois le tout sec, un instrument spécialisé est descendu dans le puits pour s’assurer que tout l’espace est bel et bien occupé par le ciment et que celui-ci adhère bien au coffrage et à la paroi.

De façon générale, le forage d’un puits se déroule en trois étapes :

  1. La première partie du forage est généralement effectuée par une petite foreuse de service qui creuse un trou de 10 mètres de profondeur. Un tuyau en acier de 50 centimètres de diamètre y est placé, puis cimenté (coffrage conducteur);
  2. La foreuse pétrolière est installée et commence à forer jusqu’à environ 10 % de la profondeur totale du forage, puis s’arrête. Un deuxième tuyau d’acier est inséré dans le puits et est également cimenté (coffrage de surface). C’est ce coffrage qui protège la nappe phréatique et sur lequel sera fixé le système anti-éruption (BOP – blow out prevender). La profondeur du coffrage de surface est déterminée par règlement en fonction de la profondeur qu’atteindra le puits.
  3. Durant la poursuite du forage, plusieurs autres coffrages intermédiaires peuvent être posés avant que le puits n’atteigne l’objectif visé. Des échantillons de roche sont par ailleurs pris à tous les 5 mètres puis analysés au microscope, ce qui permet de valider quelle couche géologique traverse la foreuse.

Dans le cas spécifique du puits Haldimand 4, à partir d’environ 600 mètres de profondeur, le puits sera progressivement dévié pour atteindre une trajectoire proche de l’horizontal. Cette section du puits couvrira une distance de 2 kilomètres. La profondeur verticale totale du puits dépassera les 1 000 mètres.  L’objectif de cette section est d’intercepter des fractures naturelles au niveau du réservoir afin de recueillir le pétrole qui s’y trouve.

Lorsque le puits sera complété, une lecture des caractéristiques pétrophysiques (diagraphies) des roches traversées sera effectuée, comme l’exige le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF). Ces mesures sont prises à l’aide d’outils spécialisés qui sont descendus dans le puits et permettent d’évaluer les couches rocheuses pour confirmer la nature (calcaire, grès, etc.), la porosité et le contenu en fluides (gaz, pétrole ou eau salée). Ces analyses permettent aussi d’identifier des zones potentiellement propices à la production d’hydrocarbures, évaluées avec des essais aux tiges. De courte durée, ces tests servent à déterminer s’il y a des hydrocarbures et à mesurer les pressions initiales du puits. Pétrolia récupérera également des échantillons de fluides prélevés dans des zones spécifiques du puits. C’est à la suite de cette étape qu’elle décidera si les opérations de complétion seront effectuées pour préparer le puits à une mise en production ultérieure.


Risques

Pétrolia cherche à minimiser les impacts tout au long des travaux, qu’ils soient sociaux ou environnementaux. Bien entendu, l’impact zéro n’existe pas; mais l’application des bonnes pratiques pétrolières et le respect des lois et règlements gouvernementaux permettent de réduire les impacts à des niveaux minimes. Par exemple, il est interdit de forer près d’un milieu humide ou d’un ruisseau. De plus, Pétrolia a pour politique d’utiliser les meilleures pratiques mondiales de l’industrie en vue de respecter les plus hauts standards en matière de mesures de prévention.

Principales nuisances
Bien que localisé en dehors du périmètre urbain, le gisement Haldimand est situé relativement près du milieu habité. La réalisation d’une opération de forage comme celle qui vise à implanter le puits Haldimand 4 peut occasionner des inconvénients aux résidents qui habitent près du chantier. Les principales nuisances associées aux travaux sont :

  • L’augmentation de la circulation, principalement due au camionnage (arrivée et départ des équipements et fourniture de services en cours de travaux);
  • Le bruit produit par les camions et la foreuse;
  • La poussière soulevée par les déplacements sur des chemins non pavés;
  • La lumière étant donné que les travaux se déroulent jour et nuit.

Pour le forage Haldimand 4, ces effets sont réduits du fait que les travaux seront réalisés en hiver. Bien que situé à proximité du milieu habité, le site est suffisamment éloigné (350 mètres de la maison la plus proche) des habitations pour réduire, voire éliminer les nuisances. La durée des travaux est de plus limitée à environ six à huit semaines. La décision de réaliser Haldimand 4 après les forages de Bourque 1 et 2, en période de plus faible affluence touristique, a été prise afin de limiter les effets potentiels de ce côté. L’hiver contribue également à prévenir d’autres nuisances comme le bruit et la poussière.

L’accès au site se fera par un chemin privé. L’utilisation de ce chemin et du terrain où est implanté le forage a fait l’objet d’une entente avec le propriétaire. De plus, les plus proches résidents ont été rencontrés et ont reçu de l’information sur les opérations à venir.

Risques pour l’environnement

Le respect des lois et règlements, ainsi que l’application des bonnes pratiques de l’industrie, permettent de réduire les risques pour l’environnement à un niveau très faible.

Différentes mesures sont prises en vue de protéger l’environnement. L’utilisation d’un coffrage de surface et sa cimentation permettent d’éviter la contamination de la nappe phréatique et l’installation d’un système anti-éruption (BOP) adapté aux conditions rencontrées.

Tous les débris et la boue de forage, qu’ils aient été ou non en contact avec des hydrocarbures, seront analysés par un laboratoire accrédité et indépendant. Ils seront acheminés vers un site de traitement ou d’enfouissement autorisé à les recevoir ou à les traiter. Les laboratoires, centres de traitement ou lieux d’enfouissement doivent détenir des attestations délivrées par le ministère du Développement Durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP).

La suite
Dans l’éventualité où le forage atteindrait les objectifs de Pétrolia et Québénergie, les efforts des partenaires seraient consacrés à mettre le gisement en production. Toutefois, de nombreuses étapes doivent préalablement être franchies, dont l’élaboration d’un plan d’aménagement et des consultations de la population. Ces étapes sont essentielles à une cohabitation harmonieuse entre l’activité pétrolière et le milieu. Le projet Haldimand 4 constitue une étape du processus d’exploration.

Encadrement

Les activités d’exploration et d’exploitation pétrolières sont encadrées par le gouvernement du Québec. Les principales lois applicables sont la Loi sur les mines, le Règlement sur le pétrole, le gaz naturel et les réservoirs souterrains et la Loi sur la qualité de l’environnement.

Loi sur les mines et Règlement sur le pétrole, le gaz naturel et les réservoirs souterrains

La Loi sur les mines confère au détenteur d’un permis de recherche de pétrole et de gaz naturel le droit exclusif de rechercher des hydrocarbures sur le territoire délimité par le permis en question.

Une fois ce droit acquis, le titulaire doit effectuer des travaux de recherche. Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) veut s’assurer que le Québec assiste à des progrès dans la connaissance du territoire et de ses richesses. On doit ainsi lui présenter des rapports. Les travaux de géophysique, forage, modification, complétion et fermeture de puits exigent l’obtention d’un permis spécifique; avant de les effectuer, Pétrolia doit obtenir un permis auprès du MRNF. Les obligations de la loi assurent le respect de critères de sécurité et des normes de l’industrie, de même que la transmission de résultats au MRNF.

L’obtention d’un permis de forage exige qu’un ingénieur dont la compétence est reconnue signe le programme de forage. Ensuite, il est soumis aux autorités du MRNF qui doit l’approuver. Les modifications qui pourraient devoir être apportées à ce programme en raison de conditions rencontrées dans le cadre des opérations doivent faire l’objet d’un avenant signé par un ingénieur et soumis au MRNF. Ce dernier reçoit les rapports quotidiens de forage et peut, à sa convenance et sans préavis, mener des inspections sur le chantier en cours de travaux.


Loi sur la qualité de l’environnement

Les forages sont soumis à l’ensemble des règlements qui découlent de la loi sur la qualité environnementale. Celle-ci régit l’emplacement du forage, la disposition des résidus et l’utilisation de certains produits, notamment le diésel qui alimente la foreuse et les équipements sur le site. Le camp de forage pour le personnel doit également s’y conformer, dont par exemple ses fosses septiques.

Prévention

Les normes en matière de santé et de sécurité au travail sur le site d’un forage pétrolier sont les mêmes que celles qui s’appliquent à l’industrie de la construction. Par ailleurs, Pétrolia doit également se conformer à plusieurs autres normes (SIMDUT, RST, etc.).

Pétrolia et tous ses sous-contractants s’assurent de respecter les lois en vigueur au Québec tout comme les normes de l’industrie. De plus, l’entreprise de forage engagée par Pétrolia possède un plan complémentaire en santé et en sécurité spécifique à l’industrie. Toutes les entreprises et personnes qui entrent sur le site doivent le respecter. À titre d’exemples :

  • Une réunion de sécurité (toolbox meeting) est tenue à chaque changement de quart de travail ou au début d’une nouvelle étape du forage;
  • Un contrôle est fait à l’entrée du chantier en vue de connaître le chargement des camions mais également pour assurer la sécurité des lieux et des travailleurs.

Par ailleurs, les équipements employés doivent répondre à des normes strictes et être vérifiés régulièrement. À titre d’exemple, le système anti-éruption (BOP − blow out prevender) doit être en mesure de contenir les pressions susceptibles d’être rencontrées en fonction de la profondeur que doit atteindre le puits. Une fois celui-ci installé, des essais sont obligatoirement effectués pour vérifier son bon fonctionnement. L’équipement installé a donc été choisi en fonction de la pression prévue validée par un ingénieur et soumis à l’approbation des autorités gouvernementales.